Et l’on vérifie aisément en examinant le malade que :
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•de face, les clavicules, les épaules, les mamelons, les espaces brachiothoraciques doivent être symétriques et de même niveau; les contours latéraux du thorax doivent être rectilignes et diverger depuis les crêtes iliaques jusqu’au pli de l’aiselle.
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•de dos, la nuque doit être longue et pleine (et montrer deux saillies verticales séparant trois gouttières). Outre la symétrie des épaules, des hanches et des omoplates, celles-ci ne doivent accuser aucun relief et le faisceau inférieur du trapèze doit apparaître (chez un sujet non adipeux) jusqu’à la douzième dorsale.
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•En position de flexion avant, la tête pendante, l’épine dorsale doit être en convexité totale et régulière et l’aplomb des genoux se situer sur les têtes astragaliennes et non reculer en arrière des talons (recurvatum);
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•De profil, la pointe du mamelon doit être le point le plus avancé, au dessous duquel le contour antérieur du thorax et de l’abdomen doit être rectiligne jusqu’au pubis. Le contour du dos doit être visible, le bras séparant 1/3 du thorax en arrière et 2/3 en avant.
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•Les membres inférieurs sont examinés de face, les pieds réunis du talon au bout du premier orteil, station qui doit toujours être aisée ; doivent se toucher : le haut des cuisses, les genoux, les mollets et les malléoles internes, celles-ci doivent être plus hautes que les malléoles externes. L’axe de la jambe doit passer par le milieu du genou, le milieu de la ligne intermalléolaire et le deuxième orteil.
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•Le pied doit s’élargir du talon au bout des orteils qui doivent diverger et s’étendre au sol. Les bords latéraux du pied doivent être rectilignes, l’interne encoché par la voûte interne qui doit être visible.
La flexion latérale (inclinaison) de la tête modifie la forme thoracique, élargit l’hémi thorax du côté opposé à l’inclinaison, tandis que l’autre se cintre. Il n’est, en effet, pas de mouvement de la courbure cervicale limitée à ce seul segment et le mouvement se transmet jusqu’au sacrum et d’autant plus que les spinaux sont raides. Il s’ensuit une élévation de la hanche du côté de l’inclinaison.
L’élévation d’un bras ou d’une épaule produira aussi un élargissement thoracique et une élévation de la hanche mais du même côté. Cela, du fait des fibres iliaques et costales du grand dorsal.
La rotation de la tête modifie le thorax dans le sens antéropostérieur et soulève l’hémi thorax dans le sens opposé à la rotation. Ceci indique qu’une lordose se produit. De même la rétro pulsion d’une épaule soulève le thorax parce qu’elle engendre une lordose.
Nous devons toujours noter les effets de ces mouvements lors de l’examen du malade car ils nous expliquent les déformations thoraciques et nous éclairent sur les dysmorphismes à corriger (ou du trouble physiologique) qui se situe toujours ailleurs et notamment, dans les segments adjacents ; ainsi le cou ne tourne pas parce que le dos est trop raide ; la poitrine est déformée parce que le cou, plus contracturé d’un côté, maintient la tête inclinée ou tournée.
Nous devons encore vérifier qu’en décubitus dorsal le malade peut élever latéralement les bras jusqu’aux oreilles. Ce mouvement entraîne, du fait des fibres ascendantes du grand dorsal, une lordose. La raideur de ce muscle entraîne le raccourcissement du grand pectoral et enroule l’épaule, empêche les bras de rester appliqués au sol. Et leur application passive provoque une exagération de la lordose.